unsplash

Soutenances

Soutenance de thèse en histoire et sociologie de : 

Laure Piguet

Statistiques et émancipation sociale. Rôles et usages des chiffres dans la formation des mouvements ouvriers (France, Grande-Bretagne, 1770-1840)

Thèse dirigée par Roser Cussó, Sandrine Kott 

Soutenue le vendredi 26 janvier 2024 à 14h

Espace Calladon, Genève

Membres du jury

Professeur Ludovic Tournès, président du jury (Université de Genève)
Professeure Sandrine Kott, codirectrice de thèse (Université de Genève)
Professeure Roser Cussó, codirectrice de thèse (Université Paris I-Panthéon Sorbonne)
Professeur Fabrice Bensimon (Université Paris-Sorbonne)
Professeure Judith Rainhorn (Université Paris I-Panthéon Sorbonne)
Professeure Béatrice Touchelay (Université de Lille)

 

Résumé :

Cette thèse étudie le rôle attribué aux chiffres par différents acteurs des mouvements ouvriers britanniques et français ainsi que la manière avec laquelle ils s’en servent pour soutenir leurs mobilisations. Elle aborde la production de données statistique sur les conditions de vie et de travail comme un instrument de luttes au sein du monde du travail. La présence des chiffres est un élément à la fois important et récurant des luttes ouvrières qui appelle à revoir certains aspects de l’histoire de ces luttes tout comme de l’histoire de la statistique et des enquêtes ouvrières. Afin de remontrer autant que possible aux origines de cet usage, cette recherche se concentre sur les premiers temps des actions ouvrières de la période contemporaine (années 1770-1830). L’hypothèse qui structure cette recherche est que les données produites dans le cadre des luttes ouvrières au dix-neuvième siècle participent à l’élaboration de ce qui deviendra, dès la seconde partie du dix-neuvième siècle, le corpus des « statistiques du travail », c’est-à-dire les données mesurant les conditions de vie et de travail des classes laborieuses. 

 

Soutenance de thèse en économie de : 

Jala Emad Youssef

Le changement structurel et les politiques macroéconomiques dans les pays en développement

Thèse dirigée par Mohamed-Ali Marouani et Chahir Zaki

Soutenue le jeudi 15 décembre 2023 à 15h

Centre Broca, 7ème étage, Paris 5ème

 

Membres du jury

Rémi Bazillier, Professeur des universités à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Président)
Roberta Gatti, Chef économiste du Moyen Orient et l'Afrique du Nord à la Banque mondiale (Examinatrice)
Adeel Malik, Maître de conférences HDR à l'université d'Oxford (Rapporteur) 
Eric Rougier, Professeur des universités à l'université de Bordeaux (Rapporteur) 

 

Résumé :

Le processus du changement structurel se produit lorsque les ressources se déplacent envers les activités les plus productives. Cependant, le changement structurel réussi n'a pas été universel dans tous les pays en développement et reste limité à certains pays (principalement en Asie). À cet effet, l'objectif principal de cette thèse est d'étudier les moteurs du changement structurel et de l'allocation des ressources dans les pays en développement. Deux types de politiques sont identifiés comme favorisant le mouvement des ressources vers les secteurs les plus productifs, à savoir les politiques macroéconomiques et les politiques structurelles. Dans la même veine, de nombreux pays en développement ont eu recours au Fonds monétaire international (FMI) à plusieurs reprises au cours de leur trajectoire de développement. Ces prêts du FMI affectent leur choix de politiques et, par conséquent, leur trajectoire de changement structurel. À cet égard, la thèse se compose de trois chapitres empiriques interdépendants basés sur une analyse transnationale. Le premier chapitre examine l'impact des politiques structurelles et macroéconomiques sur le changement structurel en utilisant les estimateurs d’Arellano Bond et de la moyenne du groupe. Le deuxième chapitre étudie le rôle des conditions macroéconomiques dans la promotion du changement structurel intra- sectoriel à travers le modèle à effets fixes, le modèle à effets mixtes multiniveaux et l'estimateur des moindres carrés en deux étapes. Le troisième chapitre analyse les déterminants économiques et politiques des prêts du FMI et leur impact sur la croissance économique en utilisant la procédure de sélection en deux étapes de Heckman et la méthode de projection locale. Les principaux résultats montrent que la plupart des politiques structurelles renforcent le changement structurel à long terme. En outre, les politiques macroéconomiques anticycliques et un taux de change compétitif favorisent le changement structurel. Enfin, la plupart des prêts du FMI exercent un effet négatif sur la composante tendancielle du PIB, ce qui confirme que ces prêts peuvent stabiliser les économies à court terme sans améliorer la croissance régulière à long terme.

 

 

Soutenance de thèse en économie de : 

Phuong Le Minh

Vulnerability and Inequality  in Times of Crises

Thèse dirigée par Mohamed-Ali Marouani

Soutenue le jeudi 14 décembre 2023 à 15h

Amphithéâtre, bâtiment 1, IEDES (Jardin Tropical, 45 bis av. de la Belle Gabrielle, Nogent sur Marne)

 

Membres du jury

M. Ragui ASSAAD, Professor of Planning and Public  Affairs, University of Minnesota
M. Massimiliano CALÌ, Senior Country Economist, World Bank
Mme. Lisa CHAUVET, Professeure des Universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
M. Phu NGUYEN-VAN, Directeur de Recherche, CNRS

 

Résumé :

This thesis examines the behaviours and interactions of various economic agents in developing countries in the crisis context. From the 2008 financial crisis in Vietnam, the Tunisian Revolution to the Covid-19 crisis in Tunisia, it aims to answer questions about (i) the vulnerability of firms and labor market to crisis, (ii) their responses, and (iii) the impact of government intervention following the crises on firms and labor market.

The first chapter looks at the impact of the Covid-19 pandemic on Tunisian SMEs and their strategic management during the first lockdown. Three shocks using Tunisia's national firm census are analysed: labor supply, demand, and material supply shocks. It is shown that the demand shock induced by the pandemic was the major shock to firms' revenue in 2020. The labor supply shock was less critical for SME revenue. And the effect of intermediate input shock on firm revenue was relatively small and alleviated by the contraction of demand. Using a firm survey, we highlight the importance of firms’ strategic management in mitigating the shocks, which depends on the level of shock exposure: changes in selling/production process were more important for firms in the industries that were kept open during the lockdown, while the ability to work from home and trade credit were equally crucial for all firms.

The second chapter assesses the effect of the counter-cyclical credit subsidy in Vietnam during the 2008 financial crisis. Using the provincial variation in the employment market share of the state-owned commercial banks (SOCB) and Difference-in-Differences technique, we find that the subsidy helped firms to increase their new investment rate and total employment. Notably, credit-constrained firms, particularly young and small firms in rural areas, experienced more significant enhancements in total outlay, employment, and investment. There was no evidence of an apparent bias favoring local public firms. However, firms in higher SOCB market share provinces also had a significantly higher level of financial revenue following the subsidy, suggesting that a part of the program was channelled into speculative activities. The results not only advocate the pro-stabilization government point of view but also suggest that the local dominance of the SOCB in terms of branch market share helped to channel the subsidised credit to firms, especially firms in the provinces where the banking outreach is limited.

In the last chapter, we analyze the impact of education, technology, structural change and public employment and wage policies on Tunisia earnings inequality before and after the revolution breakpoint. Based on labor force surveys from the last two decades, a recentered-influence function (RIF) decomposition is performed to assess the contribution of relevant determinants of inequality change. We find that earnings inequality decreased significantly during the period of investigation in Tunisia, mainly due to the decrease in the public–private wage gap and in the sector wage gaps on the demand side, and the decreasing education premia on the supply side. After the Revolution, the closing process of private-public wage gap halted as the public sector turns to the pro-poor wage policy, and the routinization began to impact the Tunisian earnings distribution in the same way as observed in developed countries.

 

Soutenance de thèse en sociologie de : 

Sylvain Pablo Rotelli

Le phénomène d’entreprises récupérées par leurs travailleurs en Argentine sous le prisme de ses organisations politiques de représentation.
Du portail fermé de l’usine à l’appareil d’Etat.

Thèse dirigée par Roser Cussó

Soutenue le lundi 5 décembre 2022 à 14h

Salle 19, bâtiment 1, IEDES (Jardin Tropical, 45 bis av. de la Belle Gabrielle, Nogent sur Marne)

 

Membres du jury

M. Andrés Ruggeri, Professeur, Universidad de Buenos Aires.
M. Maxime Quijoux, Chargé de recherche, LISE, CNAM.
M. Julian Mischi, Directeur de recherche, IRISSO, Université Paris Dauphine.
M. Cyrille Ferraton, Maître de conférences HDR, Université Paul Valéry.

 

Résumé :
Lorsqu’une entreprise fait faillite en Argentine, il y a de fortes chances qu’elle soit reprise en autogestion par ses travailleurs. Désormais intégrée au répertoire d’actions collectives des travailleurs argentins, l’occupation d’une usine et sa reprise en autogestion a lieu pour la première fois en Argentine en 1992. La crise de 2001 accélère ce processus et le fait connaître mondialement, notamment à travers le documentaire The take, de Naomi Klein, diffusé en 2004.
Actuellement, près de 400 entreprises récupérées par leurs travailleurs (ERT) permettent à environ à 20 000 personnes de vivre de leur travail (Ruggeri et Quijoux, 2019), qui, faute d’avoir mené ces luttes, auraient basculé dans la zone d’exclusion (Castel1995).
Cette croissance numérique a appelé dès ses débuts un besoin d’organisation collective. Les instances traditionnelles de représentation du mouvement ouvrier (partis et syndicats) refusent de se saisir de ce nouvel objet à représenter. Cela mène les travailleurs autogérés à devoir constituer leurs propres organisations politiques de représentation (OPR), à mi-chemin entre un parti et un syndicat.
Les logiques de concurrence que les OPR entretiennent, couplées aux stratégies qu’elles mettent en place dans le cadre de l’espace de la représentation politique des ERT dans lequel elles s’affrontent, expliquent en grande partie un phénomène insoupçonnable lors des débuts du mouvement : la création en 2019 de structures sous-ministérielles entièrement dédiées aux ERT, ce qui officialise la catégorie par la même occasion. Le personnel nommé pour les diriger est directement issu des OPR. Dès lors, les luttes contenues jusqu’en 2019 dans l’espace de la représentation politique des ERT s’étendent au champ de la fonction publique.
Le phénomène des ERT est souvent analysé sous l’angle du travail, tandis que de nombreux travaux interrogent son caractère alternatif par rapport au capitalisme. Nous cherchons à combler un angle mort, en l’étudiant sous le prisme de son organisation politique, afin d’expliquer son développement et ses modalités d’institutionnalisation.
 

Soutenance de thèse en sociologie de : 

Aykız Doğan

 L’étatisation turque dans l’entre-deux-guerres et ses acteurs :
construire un ordre mondial par l’expertise

Thèse dirigée par Roser Cussó

Soutenue le 14 novembre 2022 à 14h00

Amphithéâtre-1 (bâtiment 1), IEDES (Jardin Tropical, 45 bis av. de la Belle Gabrielle, Nogent sur Marne)

 

Membres du jury

Philippe Bourmaud, Maître de conférences, Université Jean Moulin (examinateur)
Roser Cussó, Professeure, Université de Paris-1 (directrice de thèse)
Martine Kaluszynski, Directrice de recherche CNRS, Université de Grenoble Alpes (examinatrice)
Frédéric Lebaron, Professeur, ENS Paris-Saclay (président)
Jay Rowell, Directeur de recherche CNRS, Université de Strasbourg (rapporteur)
Johanna Siméant-Germanos, Professeure, ENS (rapporteure)
Claire Visier, Maîtresse de conférences, Université Rennes 1 (examinatrice)

 

Résumé :
Cette thèse s’appuie sur une enquête multisituée et archivistique et met en dialogue différents travaux scientifiques français, turcs et anglo-saxons en sociologie, histoire et science politique. Examinant le rôle de l’expertise étrangère et des acteurs internationaux dans l’édification d’un État-nation, la thèse s’inscrit dans un domaine de recherche qui n’a pas été étudié en profondeur. L’étatisation turque de l’entre-deux-guerres constitue un exemple d’internationalisation des pays qui, après avoir affirmé leur indépendance politique, se sont construits comme État-nation selon des modèles et des structures internationales hégémoniques. À travers plusieurs études de cas dans les domaines de la statistique, de la justice, de l’éducation et de l’industrialisation, nous analysons le rôle de l’expertise et des acteurs internationaux qui contribuent à la traduction des modèles internationaux dans le contexte national turc et participent de diverses manières à la construction de l’État. Nous observons les interactions et la rencontre de ces acteurs externes avec une culture politique préexistante et ses élites. Ce travail permet de situer et de saisir les conditions de la construction d’un nouvel État et d’une nouvelle économie dans un contexte global, et d’observer les stratégies d’internationalisation de celui-ci pour renforcer sa compétitivité sur la scène internationale. Ce questionnement sur le passé permet de mieux comprendre, non seulement la Turquie contemporaine, mais aussi l’ordre international actuel.

 

Soutenance de thèse en sociologie de : 

Valérie Sommerard

Entre maintien ou sortie du secteur domestique. Etude des parcours et des trajectoires socioprofessionnels, de l'enfance à l'âge adulte, des anciennes petites domestiques au Sénégal

Thèse dirigée par Roser Cussó

Soutenue le 17 février 2022 à 14h30

En distanciel

Membres du jury

Rosalie ADUAYI DIOP, Enseignante-chercheuse et Directrice des Etudes à l'IPDSR et à l'UCAD, Rapporteure
Emmanuelle BOUILLY, Maître de conférences à Sciences Po Bordeaux, Examinatrice
Roser CUSSÓ, Professeure en Sociologie, IEDES, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Directrice de thèse
Marc PILON, Directeur de recherche de l’IRD, CEPED, Université de Paris, Rapporteur
Bernard SCHLEMMER, Sociologue, ancien directeur de recherche de l’IRD, Examinateur


Résumé :
Depuis la fin du XXème siècle, la demande de personnel domestique à travers le monde a augmenté, mettant au travail un nombre toujours plus élevé d’hommes, de femmes et d’enfants. Des personnes qui, malgré la multiplicité des contextes, connaissent des situations d’emploi assez similaires à travers les siècles et dans différents pays. Prenant en compte ce nombre croissant de travailleurs (ses), de plus en plus d’écrits, portant sur les conditions de travail des femmes et des enfants ont été réalisés, montrant la précarité et la dangerosité de leur situation et la particularité des rapports qu’ils entretiennent avec leurs employeurs (ses), mais ces écrits se penchent essentiellement sur les conditions d’activités des femmes et des enfants. Peu d’entre eux abordent l’évolution future des enfants domestiques. Il serait pourtant intéressant de comprendre comment (dans un contexte mondial où ils sont très nombreux) ces enfants qui ont été dès le plus jeune âge, dans des rapports de travail complexes, évoluent au cours de leurs parcours vers l’âge adulte. Il serait intéressant de comprendre comment ces parcours se construisent, quels sont les éléments qui les influencent et les structurent, si ces enfants, en grandissant, restent dans l’emploi domestique ou s’ils en sortent. Cette thèse s’attache donc à comprendre, après avoir détaillé le contexte socioéconomique du Sénégal, pays où a été menée notre enquête ethnographique, dans une démarche rétrospective, les éléments qui ont structuré les parcours des anciennes petites domestiques, de l’enfance à l’âge adulte : la scolarisation, la mise au travail, l’accès au marché de l’emploi mais aussi la mobilité sur ce marché, les moyens mobilisés pour y évoluer et/ou en sortir.
 

Soutenance de thèse en sociologie de : 

Anayansi Gonzalez Rodriguez


(Se) former aux métiers du développement en région Totonaque, Mexique

Thèse dirigée par Roser Cussó

Soutenue le 13 décembre 2021 à 15h30

En distanciel

Membres du jury

Roser CUSSÓ, Professeure en Sociologie, IEDES, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Directrice de thèse
Gunther DIETZ, Chercheur en Anthropologie, IIE, Universidad Veracruzana, Co-directeur de thèse
Daniel FRANDJI, Sociologue, Professeur en Sciences de l’éducation, ISPEF, Université Lumière Lyon 2, Examinateur
Etienne GÉRARD, Directeur de recherche de l’IRD, CEPED, Université de Paris, Rapporteur
Sara LADRÓN DE GUEVARA, Chercheuse émérite, Universidad Veracruzana, Rapportrice
Francis LEBON, Sociologue, Professeur en Sciences de l’éducation, CERLIS, Université de Paris, Examinateur

 

Résumé 

Le monde du « développement » est continuellement tenu en mouvement par une multitude d’acteurs qui à différents niveaux conçoivent, planifient et mettent en œuvre tout type d’opérations visant à produire des changements dans des milieux sociaux spécifiques. Encore peu de recherches ont eu comme objectif d’étudier en profondeur les processus par lesquels ces acteurs « se forment » et « sont formés » pour exercer leur rôle professionnel. Cette thèse propose donc d’explorer les processus de socialisation aux « métiers du développement de terrain » en s’intéressant tout particulièrement à la formation d’« intermédiaires locaux du développement » au sein d’une institution d’enseignement supérieur située dans la région Totonaque de l’État de Veracruz au Mexique. 
Les processus de socialisation au sein de cette institution éducative se trouvent traversés : par une tendance mondiale d’adoption des logiques marchandes et entrepreneuriales qui mettent en avant la responsabilité des individus dans leur propre développement et poussent vers la professionnalisation des acteurs locaux ; par des dynamiques nationales qui, dans le cadre des politiques multiculturalistes, promeuvent des programmes de formation des professionnels d’origine autochtone, permettant de normaliser et orienter leurs pratiques vers un « développement avec identité » ; mais surtout par les logiques des enseignants et étudiants, principales parties prenantes des processus d’enseignement-apprentissage construits quotidiennement, qui proposent d’autres manières de pratiquer le développement sous le signe de l’« interculturalité » et du « buen vivir ». 
Au croisement de la sociologie de la formation et de la socio-anthropologie du développement, cette thèse propose une analyse à différents niveaux cherchant à comprendre la manière dont ces dynamiques nationales et internationales s’articulent et rentrent en tension avec les logiques des acteurs régionaux et locaux. À partir d’une enquête ethnographique de neuf mois, menée en 2016, nous nous intéressons particulièrement aux stratégies adoptées pour initier les étudiants au rôle de « gestionnaire interculturel » au sein de l’Universidad Veracruzana Intercultural campus Totonacapan, et au parcours vécu par les étudiants vers la découverte de ce rôle. En montrant les décalages entre les différents projets (institutionnels et intra-institutionnels) de formation, cette thèse rend compte de l’ensemble des rhétoriques, procédures et catégories standardisées constitutives des cadres normatifs conditionnant les pratiques des acteurs éducatifs et du développement étudiés. Ce faisant, la thèse met en avant également les stratégies déployées par certains de ces acteurs pour élargir leurs marges de manœuvre et se démarquer des injonctions imposées. 

 

Soutenance HDR en économie de : 

Karine Marazyan

Institutions Familiales en Afrique sub-Saharienne : Mesures, Déterminants et Enjeux
 

Garant : Hippolyte d'Albis

Soutenue le 9 décembre 2021 à 14h15

Amphithéâtre du bâtiment 1, Campus du Jardin d’agronomie tropicale de Paris - 45 bis avenue de la Belle Gabrielle, 94736 Nogent-sur-Marne Cedex
 

Membres du jury

Hippolyte d’Albis, Directeur de recherche CNRS et garant
Tanguy Bernard, Professeur à l’Université de Bordeaux, rapporteur
Lisa Chauvet, Professeure à l’Université Paris 1, rapportrice
Denis Cogneau, Directeur de recherche EHESS et IRD, examinateur
Valérie Golaz, Directeur de recherche INED, rapportrice
Elise Huillery, Professeure à l’Université Paris Dauphine, examinatrice

 

Soutenance de thèse en sociologie de : 

Annélie Delescluse

Les coulisses de la migration au prisme du corps : jeunes citadins d'Afrique Centrale et de l'Ouest au Maroc

Thèse dirigée par Frédéric Bourdier

Soutenue le 15 octobre 2021 à 14h00

Amphithéâtre du bâtiment 1, Campus du Jardin d’agronomie tropicale de Paris - 45 bis avenue de la Belle Gabrielle, 94736 Nogent-sur-Marne Cedex

Membres du jury

M. Frédéric Bourdier, IRD (Institut de recherche pour le développement) & UMR Développement et Société (Directeur)
M. Ndiaga Loum, Université du Québec en Outaouais (Président)
M. Joseph Tonda, Université Omar Bongo de Libreville (Rapporteur)
Mme Anaïk Pian, Université de Strasbourg (Rapporteure)
M. Mustapha El Miri, LEST (Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail), Aix-Marseille Université
Mme Sophie Bava, IRD (Institut de recherche pour le développement) & LPED (Laboratoire Population, environnement, développement), Aix-Marseille Université.

 

Résumé 

Cette thèse propose une analyse sur la migration au prisme du corps. L'enquête ethnographique, réalisée dans deux quartiers périphériques de Rabat entre 2016 et 2019, étudie le cas de ressortissants sénégalais, camerounais et ivoiriens pour qui le Maroc est un pays de résidence à moyen ou à long terme. L'étude croise les notes des carnets de terrain ethnographique dans les espaces publics et privés de la vie des migrants avec des entretiens et d'autres outils biographiques. Le corps est considéré dans un sens large car il est d'une nature polysémique : il est à la fois le lieu de l’intime et du politique. Il désigne d’abord les pratiques physiques et les expériences sensibles des jeunes en migration. Il est aussi produit par les stéréotypes raciaux issus des idéologies coloniale et esclavagiste qui sont reconfigurés sur les routes migratoires.
Dans cette thèse, il a d’abord été question du corps au travail : celui des manoeuvres dans le bâtiment et dans une entreprise de marbrerie, des nettoyeurs dans des garages auto, des cordonniers, des salariés agricoles, des employées domestiques, des commerçants informels et des téléopérateurs dans les centres d’appels offshore de Rabat et Casablanca. Je me suis aussi intéressée aux corps virtuels et connectés des migrants et à la façon dont ils communiquent et utilisent les réseaux sociaux. J’ai ensuite proposé une réflexion sur les évènements marquants du séjour au Maroc en lien avec la perception des catégorisés migrants subsahariens dans l’espace public et les interactions médicales et policières. Enfin, il a été question des corps au contact de l’extrême (survie, faim, froid, maladies, coups, blessures, accidents) et de la mort, soit à la « vie nue » et abimée des personnes migrantes.
D’un côté, ma thèse s’attache à comprendre la diversité des manières dont le corps est pensé, vécu et investi dans la vie quotidienne et dans les coulisses de la vie migratoire. D’un autre côté, elle ambitionne de réfléchir à ce qui unit cette jeunesse en quête d’argent, de notoriété et de reconnaissance, qui est pourtant confrontée à un racisme multiforme au Maroc et à des formes d’immobilité spatiale, sociale et économique. Si les souffrances corporelles et psychiques sont au cœur de leur expérience de la migration, l’enquête tente de montrer, in fine, qu’ils se défendent et résistent face aux tentatives de réification et de désubjectivation de leur corps. L’attention aux corps pieux et au fait religieux qui prend un nouvel essor au cours du séjour au Maroc est une illustration intéressante. Car pour les chrétiens comme pour les musulmans, « c’est Dieu la force » qui permet de survivre aux épreuves de la migration et de déjouer les agressions de sorcellerie et les pactes diaboliques qui les menacent depuis leurs pays d’origine. Cette enquête permet aussi bien d’enrichir la compréhension du fait migratoire que d’apporter des pistes de réflexion en socio-anthropologie du corps et de la religion, ainsi qu’en sciences de l’information et de la communication.


 

Soutenance de thèse en sociologie de : 

Léna Ngouebeng

Planifier le genre dans les projets humanitaires : Enquête au coeur d'un processus (in)contournable de l'aide

Thèse dirigée par Tania Angeloff

Soutenue le 11 octobre 2021 à 13h30

Amphithéâtre du bâtiment 1, Campus du Jardin d’agronomie tropicale de Paris - 45 bis avenue de la Belle Gabrielle, 94736 Nogent-sur-Marne Cedex

Membres du jury

ANGELOFF Tania, Professeure de Sociologie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Directrice)
DESTREMAU Blandine, Directrice de Recherche au CNRS (Rapporteure) 
DULONG Delphine, Professeure en Science Politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Présidente) 
GADÉA Charles, Professeur de Sociologie à l’Université Paris-Nanterre (Rapporteur) 
PRÉVOST Benoît, Maître de Conférences en Économie, Université de Montpellier 3 (Examinateur) 

 

Résumé 

Cette recherche part d’un paradoxe. Depuis plusieurs années, l’idée que le genre est institutionnalisé dans l’aide internationale humanitaire et au développement, intégré par ses organisations ou encore pris en compte dans les projets internationaux, est communément admise. Tout nous pousse donc à nous attendre, en pénétrant dans l’une de ces organisations, à un discours bien rodé sur le genre et à divers instruments techniques le mettant en pratique. Pourtant, ce n’est pas tout à fait le cas. Comment expliquer l’écart entre les positionnements formels et les pratiques réelles sur le genre ? Pourquoi, dans la plupart des cas, les praticien·ne·s ne semblent-ils/elles pas très satisfait·e·s de la prise en compte du genre dans l’ensemble des projets mis en œuvre ? Pourquoi, de manière générale, les analyses scientifiques et militantes ne semblent-elles pas non plus très enthousiastes quant à la réussite de cette entreprise ? Que se joue-t-il ainsi dans l’opérationnalisation du genre, c’est-à-dire dans son passage de la théorie à la pratique ? Quels sont les enjeux autour de sa codification ? Telles sont les interrogations auxquelles j’ai tenté de répondre à partir d’une enquête ethnographique de trois années. Cette recherche se situe à la croisée d’une littérature sur l’aide internationale et ses évolutions récentes ainsi que d’une littérature sur le genre et son traitement international. Elle s’intéresse à la fois à une pratique, à sa professionnalisation mais aussi à l’élaboration et à la circulation des savoirs théoriques et pratiques sur le genre.  

 

Soutenance HDR en sociologie de : 

Isabel George

Le Brésil de l’ère luliste (2003-2016). Les politiques sociales à l’épreuve du travail

Garant : Régine Bercot

Soutenue le 7 juillet 2021 à 14h00

Amphithéâtre Jean Prouvé, CNAM - 272 rue Saint Martin, 75003 PARIS

Membres du jury

Régine Bercot, Professeure de sociologie à l’Université Paris 8/CRESSPA et garante
Cibele Saliba Rizek, Professeur à l’Université de Sao Paulo
Anete Brito Leal Ivo, Professeure de sociologie à l’Université fédérale de Bahia
Helena Hirata, Directrice de recherche émérite CNRS
Béatrice Hibou, Directrice de recherche CNRS rattachée au CERI de Sciences po
Mina Kleiche-Dray, Directrice de recherche IRD rattachée au CEPED
Christian Azaïs, Professeur de sociologie au CNAM, président

 

 

Soutenance de thèse en sociologie de : 

Selma Guessous

Une place au soleil ? Itinéraires d'insertion socio-professionnelle de travailleurs et travailleuses migrant(e)s nord-méditerrannéen(ne)s au Maroc

Thèse dirigée par Tania Angeloff

Soutenue le 4 décembre 2020 à 13h30


Salle 19 - Bâtiment 1, Campus du Jardin d’agronomie tropicale de Paris - 45 bis avenue de la Belle Gabrielle, 94736 Nogent-sur-Marne Cedex

Membres du jury

Mme Fatima AÏT BEN LMADANI (Rapporteuse)
Mme Tania ANGELOFF, Professeure de Sociologie, Université Paris 1 (directrice)
M. Etienne GERARD (Rapporteur)
Mme Anne-Catherine WAGNER (Présidente du Jury)

 

Résumé 

Cette thèse s’intéresse aux migrations des Nord-Méditerranéens au Maroc, dans un contexte postcolonial. Le terrain a été effectué principalement dans les villes de Casablanca et Rabat, de 2014 à 2017. En plus d’une observation participante, des entretiens individuels approfondis ont été menés avec des migrants arrivés au Maroc dans les 10 dernières années. La thèse visait à comprendre les raisons qui amènent ces Nord-Méditerranéens à migrer dans un pays « du Sud », musulman, et davantage patriarcal. Il s’agissait également de comprendre leurs schémas d’intégration dans cette société culturellement différente, à la lumière des études postcoloniales.
Dans certains cas, et particulièrement pour les Espagnols andalous œuvrant dans le secteur de la construction, il s’agissait d’une migration de survie économique. D’autres migrants ont été attirés par la possibilité d’occuper des emplois à plus haute responsabilité, étant donné, d’une part l’économie en croissance du Maroc, et d’autre part, les privilèges qui leur sont accordés en tant que Blancs. Outre les raisons économiques, le cosmopolitisme ou l’envie de découvrir une culture différente, faisait souvent partie des récits de migration. La migration était parfois une opportunité de réalisation de soi, voire d’émancipation familiale. Enfin, certains migrants, ayant une histoire familiale liée au Maroc avaient migré par fantasme de « retourner aux sources ».
Ces migrants bénéficient de préjugés positifs (honnêteté, compétence), qui se traduisent en privilèges, autant dans le domaine professionnel qu’amoureux ou dans la vie de tous les jours. Leur posture souvent ethnocentriste s’accompagne d’un discours paternaliste au sujet du Maroc et des Marocains. Toutefois, les migrants jeunes et célibataires semblaient vivre une expérience de migration plus « en profondeur », s’immergeant davantage dans la culture locale et faisant plus souvent que les couples ou les familles, une vraie rencontre interculturelle. Les femmes migrantes souffrent par exemple de harcèlement sexuel dans les rues, encore plus que les Marocaines étant donné la survalorisation des traits physiques des Occidentaux. Enfin, je me suis intéressée à la migration comme outil de rapprochement interculturel, puisque les migrants déconstruisent les préjugés qu’ils avaient acquis sur le Maroc et les Marocains, partageant leurs nouveaux acquis une fois de retour au pays d’origine.

 

Soutenance de thèse en sociologie de : 

Louise Protar

Produire le genre, fabriquer la parenté : ethnographie du travail domestique et horticole à Kiriwina

Thèse dirigée par Tania Angeloff

Soutenue le 25 novembre 2020 à 9h00

Amphithéâtre du bâtiment 1, Campus du Jardin d’agronomie tropicale de Paris - 45 bis avenue de la Belle Gabrielle, 94736 Nogent-sur-Marne Cedex
 

Membres du jury

Mme Yasmine SIBLOT, Professeure de Sociologie, Université Paris 8 (Rapporteuse)
Mme Florence WEBER, Professeure de Sociologie et d’Anthropologie, ENS-Paris (Rapporteuse)
Mme Tania ANGELOFF, Professeure de Sociologie, Université Paris 1 (directrice)
M. Niko BESNIER, Professeur d’Anthropologie culturelle, Université d’Amsterdam
Mme Delphine DULONG, Professeure en Science Politique, Université Paris 1
Mme Marie-Clémence LE PAPE, Maîtresse de Conférence en Sociologie, Université Lumière Lyon 2.

 

Résumé 

Commencée en septembre 2015, ma recherche doctorale porte sur la division du travail dans l’archipel de Kiriwina, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, région plus connue sous le nom d’îles Trobriand. Le cœur de cette thèse consiste à réinterroger trois dimensions de la société kiriwinienne : les rapports entre hommes et femmes, les liens de parenté et la culture des jardins. Je propose de regarder ces thèmes classiques de l’anthropologie des Trobriand au prisme du travail, avec l’idée que le travail est un puissant révélateur des rapports de pouvoir.
Pour cela, j’ai mené entre 2016 et 2018 une enquête ethnographique d’une durée de 10 mois, dans un village du sud de l’île. Accueillie avec mon compagnon par une famille dont nous partagions la vie quotidienne, j’ai observé le détail de la division du travail dans cette maisonnée.
Cette recherche propose d’utiliser les outils de la sociologie du travail et du genre pour offrir un autre point de vue sur l’organisation sociale des Kiriwiniens. La première partie de la thèse décrit et explique l’enquête que j’ai menée, son contexte, ses objets et ses modalités. Une seconde partie interroge les conceptions émiques du travail : la limite entre le travail et le hors-travail et la façon dont les activités productives et reproductives sont hiérarchisées. Une troisième partie est consacrée à la division sexuée du travail et analyse l’organisation du travail au sein de la maisonnée pour éclairer les rapports de pouvoir dans la famille. Enfin, la quatrième partie consiste en un retour sur les célèbres jardins d’ignames trobriandais pour décrire le contrôle social dont le travail fait l’objet.
L’objectif de ma thèse est double : sortir Kiriwina de l’exotisme en mettant l’accent sur les rapports sociaux qui y organisent la vie quotidienne ; questionner, par ce détour océanique, nos catégories scientifiques.

 

 

Soutenance de thèse en sociologie politique de :
 

Caroline Barbary

Chabab al-thawra- Les Jeunes de la Révolution : Microcosme militant et Société politique en Égypte révolutionnaire

Thèse dirigée par Sarah BEN NEFISSA

Soutenue le 22 mars 2019 à 14h00

Salle Duroselle (Sorbonne- Galerie Jean-Baptiste Dumas- 14, rue Cujas 75005 Paris)

Membres du jury

Mme. Mounia BENNANI CHRAIBI, Professeure à l’Université de Lausanne (Rapporteuse)
Mme. Assia BOUTALEB, Professeure à l’Université de Tours  
Mme. Frédérique FOGEL,
Directrice de recherche au CNRS    
Mme. Salwa ISMAIL,
Professeure à SOAS, University of London (Rapporteuse)
Mme. Anne LE NAELOU, Maître de conférences, Université Paris I Panthéon-Sorbonne 

 

Résumé 


En posant la question du lien entre les jeunes, l’action collective et la participation politique en contexte de crise politique, ce travail cherche à comprendre comment sous le label « Jeunes de la révolution »  se placent une diversité d’acteurs collectifs et individuels, à partir de la date du 25 janvier 2011 ? Et comment s’établit l’unicité de la catégorie malgré l’hétérogénéité politique et sociale des acteurs qui la composent ?
A partir d’une enquête ethnographique réalisée au Caire auprès d’acteurs organisés et non-organisés, cette thèse propose d’étudier les processus de politisation et de la construction d’une identité politique collective, au delà même du moment révolutionnaire (2011 à 2014).  Il ne s’agit donc pas de dresser le constat d’une pluralité (des acteurs, des actions, des sens subjectifs et de l’espace de l’action politique), mais d’opérer un déplacement de focale pour donner une saisie analytique visant à interpréter cette réalité sociale complexe et ainsi comprendre l’hétérogénéité profonde qui se cache tout à la fois sous les termes de « jeunes », de « faire » et de « révolution ». 
En adoptant une démarche de déconstruction, puis de reconstruction de la catégorie de l’étude,  le fil conducteur de ce travail sous-tend deux axes principaux. D’un côté, j’examine les modalités de façonnage des êtres en politique et le façonnage de l’espace de l’action politique dans des temps singulièrement hétérogènes. D’un autre côté j’adopte une démarche processuelle du militantisme pour mettre en exergue l’hétérogénéité des parcours militants et la pluralité de l’espace-temps où se déroule l’action politique.  Si cet examen permet de tracer une distinction entre un noyau structurant de la catégorie- « un microcosme militant »- bénéficiant, à un moment donné, de la représentativité politique du Jeune de la Révolution et des militants hors microcosme, ayant des politisations différentielles- « la société politique », il vise aussi à rendre compte de la réalité politique traversée par des temporalités hétérogènes et ainsi développer une compréhension dynamique du positionnement et repositionnement des acteurs dans les différents espaces du politique.