LMI EtatRar

Laboratoire mixte international État, action publique, société civile, acteurs politiques, élections

Laboratoire mixte international État, action publique, société civile, acteurs politiques, élections, médias, mouvement social. Égypte, Tunisie, Monde Arabe (LMI EtatRar, financement IRD, janvier 2016 - décembre 2017)

Projet porté par Sarah Ben Nefissa (IRD, UMR D&S) et Tewfick Aclimandos (Université Française d’Égypte). Collaborations avec les membres de l’axe 1.

Les guerres civiles syrienne, irakienne, yéménite, libyenne et la naissance de Daech confortent un diagnostic ancien sur les pays arabes, selon lequel les diverses formules étatiques ont failli dans cette région. Or aujourd’hui dans la plupart des pays arabes, la sécurité et la demande d’État sont en tête des priorités de la population. C’est à partir de cette contradiction apparente qu’est né ce projet de création d’un LMI consacré à la question de l’État dans les pays de la région arabe à partir principalement de l’Égypte. Il s’agira, sur la base de cet exemple, de revisiter la littérature scientifique sur l’État dans la région, d’analyser les transformations en cours qui l’affectent dans le cadre des recompositions sociales, culturelles, religieuses et politiques induites par le printemps arabe et également par la mondialisation qui remet en cause son emprise sur la société et son contrôle sur ses territoires.

Le soulèvement égyptien de 2011 et les mouvements sociaux qui l’ont précédé, loin de constituer une remise en cause du principe étatique, exprimaient une demande d’État « différent ». Aujourd’hui, l’action publique est partagée entre la demande d’ordre et de sécurité et la demande diffuse d’un État démocratique, décentralisé, contrôlé par la population, capable de résoudre le chômage et de remettre en cause les inégalités sociales et géographiques. Les transformations en cours des politiques publiques dans une multiplicité de domaines se déroulent ainsi dans le cadre d’une refondation générale des scènes sociales, culturelles, religieuses et politiques, dont les caractéristiques sont aujourd’hui bien différentes de celles qui ont précédé le soulèvement égyptien de 2011. L’évènement révolutionnaire, les bouleversements politiques et l’effervescence culturelle de la période transitoire ont imprimé leurs impacts dans l’expérience sociale des citoyens.

EtatRar est fondé sur un programme de recherche et de formation qui s’articule autour des notions d’État, de politique, d’action publique, de société civile, de citoyennetés, de communautés et d’individus. Il entend analyser les projets de construction ou de réforme des appareils d'État, et les transformations en cours des rapports entre l’État et les sociétés, à la lumière des exigences et demandes formulées par les opinions publiques : sécurité, libertés et démocratie, prise en charge sociale et économique etc. Il privilégiera les mutations des politiques et de l'action publiques, la réforme des institutions et les multiples médiations (administratives, juridictionnelles, électorales, médiatiques, associatives et civiles) qui relient l’État et la société. Il questionne notamment l’hypothèse émise par différents acteurs selon laquelle l’État-Nation serait une notion dépassée par les pays de la région arabe au profit de régulations-dérégulations communautaires, religieuses, ethniques, etc.

Les trois principales finalités de recherche du LMI sont les suivantes :

·         Analyser les processus transformant les modes de présence de l’État égyptien sur les plans géographique, social, économique et politique et les nouvelles modalités de l’action publique.

·         Analyser la nouvelle formule du pacte social et politique entre dirigeants et dirigés prise en étau entre la demande d’ordre et de sécurité et la demande démocratique exprimée par le printemps arabe.

·         Analyser les reformulations des modalités de l’unité nationale et de l’intégration des diverses identités composant le tissu social du pays.

Une dimension comparative avec la Tunisie sera introduite et elle concernera principalement les projets de recherches focalisés sur les mutations des scènes politiques et électorales.